Votre demande en puerh 2014
- Vincent
Re: Votre demande en puerh 2014
En tout cas il y a plein d'infos intéressantes dans cet article que je n'avais pas lu ; merci !!
- Étienne
-
- Gourou
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Re: Votre demande en puerh 2014
Je sais pas pourquoi je pensais que t'avais un tong (une vanne ?) … mais ça ne change rien à mes taquineries, tout à fait. Le point que je voulais mettre en lumière, c'est qu'on a une tendance psychologique à juger de deux façon différente et d'alterner quand nous ça nous arrange … quitte à se priver de thé de façon pas bien rationnelle parfois. La preuve
:
Un coup sur la raison du prix, un coup sur la tasse …
.
Pour tout le reste je suis bien d'accord. C'est pas la demande personnelle qui change (haaaa les jeux à champs moyen …). Et surtout il y a des choses tout à fait accessible ailleurs si on cherche un peu. D'où mon :

Vincent a écrit :Et pour répondre à ta question, oui, absolument : quand j'ai la forte impression que le prix n'est plus lié de manière plus ou moins directe au produit et à sa préparation, mais qu'il est déraisonnablement gonflé par des phénomènes de spéculation, de mode, d'image du produit, voire de marketing (parce que finalement c'est presque de ça qu'il s'agit pour les puerh, en particulier pour les terroirs renommés), alors ma demande est sérieusement réduite.
[…]
Oui, j'étais prêt à payer 50$ pour acheter une galette Ming Feng, parce que je l'ai goûtée, et j'ai trouvé que son prix était tout à fait acceptable par rapport à ce que j'ai bu.
Un coup sur la raison du prix, un coup sur la tasse …

Pour tout le reste je suis bien d'accord. C'est pas la demande personnelle qui change (haaaa les jeux à champs moyen …). Et surtout il y a des choses tout à fait accessible ailleurs si on cherche un peu. D'où mon :
- J'ai dit que c'était trop cher … pas que j'achèterai pas.
- Vincent
Re: Votre demande en puerh 2014
MMM a écrit :Je sais pas pourquoi je pensais que t'avais un tong (une vanne ?)
oui c'est bien possible que j'ai blagué à ce sujet, sinon il y a Kévin qui avait acheté un tong il y a quelques mois (puis redistillé en partie sur le forum).
MMM a écrit :Vincent a écrit :Et pour répondre à ta question, oui, absolument : quand j'ai la forte impression que le prix n'est plus lié de manière plus ou moins directe au produit et à sa préparation, mais qu'il est déraisonnablement gonflé par des phénomènes de spéculation, de mode, d'image du produit, voire de marketing (parce que finalement c'est presque de ça qu'il s'agit pour les puerh, en particulier pour les terroirs renommés), alors ma demande est sérieusement réduite.
[…]
Oui, j'étais prêt à payer 50$ pour acheter une galette Ming Feng, parce que je l'ai goûtée, et j'ai trouvé que son prix était tout à fait acceptable par rapport à ce que j'ai bu.
Un coup sur la raison du prix, un coup sur la tasse ….
Ben les deux sont liés en fait, je ne regarde l'un ou l'autre séparément que si l'un se démarque clairement (pas à mon goût ou beaucoup trop cher). Il faut bien qu'à un moment ou un autre ce qu'il y a dans la tasse rentre en jeu, non

Autrement dit, je suis d'accord avec toi qu'on jongle un peu entre le jugement prix et le jugement tasse, mais ce ne sont pas deux choses qu'on considère complètement indépendamment non plus. Comme nous tous je pense, j'ai un seuil de prix que j'ai du mal à dépasser (barrière psychologique) et un seuil de "j'apprécie" en dessous duquel je ne passe pas quelque soit le prix (pourquoi acheter un thé qui nous laisse de marbre). Quand les deux critères sont dans mes limites acceptables (bien sûr pour l'achat d'une galette entière je suis assez exigeant sur le "j'apprécie"), je vois si j'ai ou non envie d'acheter ce thé : si je l'aime beaucoup je peux aller jusqu'à mon seuil de prix, si je le considère comme un thé plus simple, très bien pour le bureau je serai plus exigeant avec le prix. Et pour l'histoire des "mode, image" etc. : quand c'est au-delà de mon seuil de prix (par exemple une galette de 200g à 100$), il faut vraiment que j'apprécie énormément pour envisager l'achat, et toute composante comme celles ci-dessus (si le puerh s'appelle Lao Banzhang Gushu Bingdao théiers millénaires good for long-term storage+++), ça a tendance a sérieusement me rebuter.
- Vincent
Re: Votre demande en puerh 2014
Je relis ça :
et
!
je crois que ça devrait servir de devise de ce forum
MMM a écrit :
- J'ai dit que c'était trop cher … pas que j'achèterai pas.
et

je crois que ça devrait servir de devise de ce forum

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Re: Votre demande en puerh 2014
Vincent a écrit :Je relis ça :MMM a écrit :
- J'ai dit que c'était trop cher … pas que j'achèterai pas.
et!
je crois que ça devrait servir de devise de ce forum
+1


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Re: Votre demande en puerh 2014
le truc aussi, c'est que cette montée des prix crée une pression qui pousse à l'achat, thé de garde oblige... sauf que personne ne sait comment vont tourner les galettes par chez nous, donc...
- Sébastien
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Re: Votre demande en puerh 2014
et ne parlons pas de ceux qui les conservent sous videDavid a écrit :personne ne sait comment vont tourner les galettes par chez nous, donc...

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Re: Votre demande en puerh 2014
Sébastien a écrit :et ne parlons pas de ceux qui les conservent sous videDavid a écrit :personne ne sait comment vont tourner les galettes par chez nous, donc...

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Re: Votre demande en puerh 2014
ou dans l'eau froide ! 

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Re: Votre demande en puerh 2014
Sans rentrer trop dans les détails, le problème avec mes demandes en puerh c'est que le poids de la galette fait que ça peut vite grimper dans les prix. Remis à 50g ou 100g, on n'aurait pas hésiter. Mais là pour avoir plusieurs références, on atteint vite des sommes énormes juste avec 4 thés différents là ou on en aurait le double ou le triple en sencha (je ne parle pas de poids). Du coup la hausse des prix se répercute forcément sur mes achats parce que j'ai envie de goûter différentes références. Je deviens plus sélective avant de choisir une galette au risque qu'il n'y en ait plus quand je me déciderai !
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Re: Votre demande en puerh 2014
D'un autre côté. ..tu peux prendre ton temps
Plus de pré commande. ...out of stock avant même être mise en ligne

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Dans la vie je ne me prends jamais le Shu, je le bois.
http://excethera.blogspot.fr/
je ne sais pas trop ou cela m'emmènera....
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- David
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Re: Votre demande en puerh 2014
Il y a toujours l'achat groupé
Mais c'est vrai que c'est bien pratique de trouver des vendeurs qui font des échantillons, voire vendent au gramme.

- Olivier
-
- Moine
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- Localisation : Yunnan, China
Re: Votre demande en puerh 2014
Je viens de découvrir cette discussion, très intéressante, qui pose finalement beaucoup de questions différentes, et à laquelle on devrait répondre par différentes approches, ce qui prendraient vite 20 pages...
Bref je vous donnerais probablement mon point de vue en plusieurs temps, quand je trouverais justement le temps, et comme là il est 23h ici, je vais aborder très (trop) rapidement le point peut être le plus simple (mais pas le moins intéressant) que je criais déjà haut et fort il y'a 5 ans (et je suis loin d'être le seul, je vous laisse par exemple relire mon interview avec Winghi Ip qui date il me semble de 2010):
1.Le puerh n'était pas assez cher
(Attention comme je l'ai dit ce n'est PAS la seule raison de la hausse des prix, mais on ne peut pas parler de toutes les causes en mme temps)
Point intéressant soulevé dès le début de cette discussion, pourquoi donc on crie au scandal et aux prix sois disant démesurés lorsqu'on parle des prix qu'atteignent désormais les puerh de qualité (vieux arbres, beau terroir, beau travail, etc...).... alors qu'ils commencent à peine à s'approcher des prix qui depuis longtemps sont ceux des thés verts, blanc, jaune ou wulong haut de gamme chinois?
Le puerh n'était pas connu du temps de Lu Yu, le Yunnan même pas Chinois, et tandis ce qu'on rafinait et dégustait les grands thés de chine le puerh n'était qu'un thé de sauvage, torréfié dans la fumée des maisons de terre de tribus que l'on prenait alors pour des animaux, ou (un poil plus tard) vendu par les Han à d'autres sauvages tout aussi méprisés, pour faire de l'argent...
Bref je vais pas refaire ici toute l'histoire de ce thé, mais ce c'est que très très récemment que l'on c'est intéressé à ce thé, qu'il est sorti de la catégorie des thés bas de gamme pour la consommation courante ou pour l'export vers les "pays pauvre", et il est donc assez normal que le prix de ce thé s'aligne progressivement avec celui des autres grand thés de Chine.
Normal tout d'abord car oui il n'y a pas de raison qu'un thé, de grande qualité gustative, venant de jardins de qualité, en altitude, d'arbres anciens, de récolte et transformation manuelle, etc, coute 5 fois moins cher qu'un thé vert de grande culture issus de cultures intensive...
Alors là c'est le moment où il y'en a qui objecte que donc oui c'est "normal" qu'on monte les prix pour s'alligner aux autres thés, mais que du coup on paye plus cher pour la mme chose...
Et c'est parfois vrai, mais souvent aussi faux. Car la hausse des prix n'a pas que du mal, et loin de là (et, jusqu'à peut être cette année où on arrive à un point critique j'ai toujours défendu la hausse des prix du puerh, justement pour les conséquences positives qu'elle avait sur la qualité et les conditions de productions dans le Yunnan).
Il faut en effet vois, en parallèle avec cette hausse des prix, la hausse de qualité des puerh. Il y'a une poignée d'année soit le puerh était moins cher, mais on ne séparait pas les gu shu (dont le concept existait à peine)... aujourd'hui on produit des thés exclusivement issus d'arbres anciens, certes deux fois plus cher que ceux provenant d'arbres plus jeunes, mais qui n'existaient juste pas avant.
Il y'a une poignée d'année aussi, la qualité du travail des feuilles était franchement très relative face à ce que l'on fait maintenant dans le haut de gamme... donc on ne peux pas vraiment dire dans ce cas que le prix de ces thés ont fortement augmentés (parce qu'il n'existaient PAS avant) mais que pour un terroir donné on a vu émerger des puerh haut de gamme, beaucoup plus cher, ce qui est je trouve très différent.
Au niveau de l'environnement maintenant... c'est effrayant de voir à quel point il reste aujourd'hui peu de vieux arbres dans le Yunnan... par rapport à ce qu'il y'avait dans le passé! Pourquoi? Simplement parce que le puerh a toujours valu une misère et que très vite les paysant ont préféré couper les arbres multi-centenaires de leurs jardin pour planter n'importe quoi d'autre de plus rentable (c'est à dire finalement n'importe quoi), du mais, du tabac, de l'hévéa, etc...
Heureusement que la première hausse du puerh des années 90, puis celle des années 2000 a, légèrement, changé la donne et à permi la survie d'un certain nombre de jardins anciens, qui malgré leurs 700 ou 800 ans étaient voué à disparaitre pour nourrir les paysans qui les possédaient...
(Mme à Bing Dao, où aujourd'hui le thé vaut plus de 2000 euros / kg, il ne reste presque aucun arbre ancien... tous ayant été coupé pour planter du mais par exemple!)
Aujourd'hui encore tandis ce que le prix de régions recherchés explosent, on arrache des jardins de théier de qualité dans des régions moins connues (mais produisant pourtant de très bon thés), car c'est simplement plus rentable pour ceux qui y vivent de planter du tabac... voir du café!
Dans ce sens oui la valorisation du puerh non seulement permet aux paysans de vivre, mais aussi aux arbres de rester là, ce qui est plutôt une bonne chose!
Mais cette valorisation des arbres anciens, incite aussi les paysant à prendre soin de leur patrimoine... éviter la culture intensive entre les théier anciens, éviter la chimie, etc, etc... et à prendre en compte la qualité gustative de son produit... ce qui n'existait pas au temps où le puerh ne vallait rien et était pour les paysan considéré pareillement que des patates... (on aime bien imaginer le producteur de thé comme un passionné, amateur de thé... mais il n'en est rien, le producteur de thé est dans la majorité des cas un paysans, qui voit dans le thé une production, tout comme il pourrait produire des légumes...du colza... ou du tabac)
bref, pour avoir passé les dernières années auprès des paysans, je peux vous dire que c'est agréable de voir dans les terroirs où les prix ont montés, une amélioration de la qualité des jardins, des récoltes, un plus grand soin apporté à la transformation des feuilles, au résultat final, etc, etc... et de manière général quand je vois un terroir qui a du potentiel mais reste méconnu j'ai plus tendance à espérer qu'il émerge, pour que les paysans gagnent mieux leur vie, qu'ils puissent plus investir en temps, argent et passion dans le thé, et que la qualité des thés produits monte.
(Mais oui cela va à l'encontre de ce que pense le vendeur, qui au contraire préfère que "son" petit terroir secret reste inconnu, que les prix d'achat restent donc bas, pour lui permettre de meilleures marges, au détriement finalement de l'intéret de tout le monde, c'est à dire du producteur (qui gagnera moins), et du consommateur (qui pourrait abtenir une meilleur qualité de ce terroir si il était mieux exploité)
Bien sur on pourrait encore dire beaucoup là dessus...
J'aborderais un autre point de vue quand je trouverais un moment pour cela!
Bref je vous donnerais probablement mon point de vue en plusieurs temps, quand je trouverais justement le temps, et comme là il est 23h ici, je vais aborder très (trop) rapidement le point peut être le plus simple (mais pas le moins intéressant) que je criais déjà haut et fort il y'a 5 ans (et je suis loin d'être le seul, je vous laisse par exemple relire mon interview avec Winghi Ip qui date il me semble de 2010):
1.Le puerh n'était pas assez cher
(Attention comme je l'ai dit ce n'est PAS la seule raison de la hausse des prix, mais on ne peut pas parler de toutes les causes en mme temps)
Point intéressant soulevé dès le début de cette discussion, pourquoi donc on crie au scandal et aux prix sois disant démesurés lorsqu'on parle des prix qu'atteignent désormais les puerh de qualité (vieux arbres, beau terroir, beau travail, etc...).... alors qu'ils commencent à peine à s'approcher des prix qui depuis longtemps sont ceux des thés verts, blanc, jaune ou wulong haut de gamme chinois?
Le puerh n'était pas connu du temps de Lu Yu, le Yunnan même pas Chinois, et tandis ce qu'on rafinait et dégustait les grands thés de chine le puerh n'était qu'un thé de sauvage, torréfié dans la fumée des maisons de terre de tribus que l'on prenait alors pour des animaux, ou (un poil plus tard) vendu par les Han à d'autres sauvages tout aussi méprisés, pour faire de l'argent...
Bref je vais pas refaire ici toute l'histoire de ce thé, mais ce c'est que très très récemment que l'on c'est intéressé à ce thé, qu'il est sorti de la catégorie des thés bas de gamme pour la consommation courante ou pour l'export vers les "pays pauvre", et il est donc assez normal que le prix de ce thé s'aligne progressivement avec celui des autres grand thés de Chine.
Normal tout d'abord car oui il n'y a pas de raison qu'un thé, de grande qualité gustative, venant de jardins de qualité, en altitude, d'arbres anciens, de récolte et transformation manuelle, etc, coute 5 fois moins cher qu'un thé vert de grande culture issus de cultures intensive...
Alors là c'est le moment où il y'en a qui objecte que donc oui c'est "normal" qu'on monte les prix pour s'alligner aux autres thés, mais que du coup on paye plus cher pour la mme chose...
Et c'est parfois vrai, mais souvent aussi faux. Car la hausse des prix n'a pas que du mal, et loin de là (et, jusqu'à peut être cette année où on arrive à un point critique j'ai toujours défendu la hausse des prix du puerh, justement pour les conséquences positives qu'elle avait sur la qualité et les conditions de productions dans le Yunnan).
Il faut en effet vois, en parallèle avec cette hausse des prix, la hausse de qualité des puerh. Il y'a une poignée d'année soit le puerh était moins cher, mais on ne séparait pas les gu shu (dont le concept existait à peine)... aujourd'hui on produit des thés exclusivement issus d'arbres anciens, certes deux fois plus cher que ceux provenant d'arbres plus jeunes, mais qui n'existaient juste pas avant.
Il y'a une poignée d'année aussi, la qualité du travail des feuilles était franchement très relative face à ce que l'on fait maintenant dans le haut de gamme... donc on ne peux pas vraiment dire dans ce cas que le prix de ces thés ont fortement augmentés (parce qu'il n'existaient PAS avant) mais que pour un terroir donné on a vu émerger des puerh haut de gamme, beaucoup plus cher, ce qui est je trouve très différent.
Au niveau de l'environnement maintenant... c'est effrayant de voir à quel point il reste aujourd'hui peu de vieux arbres dans le Yunnan... par rapport à ce qu'il y'avait dans le passé! Pourquoi? Simplement parce que le puerh a toujours valu une misère et que très vite les paysant ont préféré couper les arbres multi-centenaires de leurs jardin pour planter n'importe quoi d'autre de plus rentable (c'est à dire finalement n'importe quoi), du mais, du tabac, de l'hévéa, etc...
Heureusement que la première hausse du puerh des années 90, puis celle des années 2000 a, légèrement, changé la donne et à permi la survie d'un certain nombre de jardins anciens, qui malgré leurs 700 ou 800 ans étaient voué à disparaitre pour nourrir les paysans qui les possédaient...
(Mme à Bing Dao, où aujourd'hui le thé vaut plus de 2000 euros / kg, il ne reste presque aucun arbre ancien... tous ayant été coupé pour planter du mais par exemple!)
Aujourd'hui encore tandis ce que le prix de régions recherchés explosent, on arrache des jardins de théier de qualité dans des régions moins connues (mais produisant pourtant de très bon thés), car c'est simplement plus rentable pour ceux qui y vivent de planter du tabac... voir du café!
Dans ce sens oui la valorisation du puerh non seulement permet aux paysans de vivre, mais aussi aux arbres de rester là, ce qui est plutôt une bonne chose!
Mais cette valorisation des arbres anciens, incite aussi les paysant à prendre soin de leur patrimoine... éviter la culture intensive entre les théier anciens, éviter la chimie, etc, etc... et à prendre en compte la qualité gustative de son produit... ce qui n'existait pas au temps où le puerh ne vallait rien et était pour les paysan considéré pareillement que des patates... (on aime bien imaginer le producteur de thé comme un passionné, amateur de thé... mais il n'en est rien, le producteur de thé est dans la majorité des cas un paysans, qui voit dans le thé une production, tout comme il pourrait produire des légumes...du colza... ou du tabac)
bref, pour avoir passé les dernières années auprès des paysans, je peux vous dire que c'est agréable de voir dans les terroirs où les prix ont montés, une amélioration de la qualité des jardins, des récoltes, un plus grand soin apporté à la transformation des feuilles, au résultat final, etc, etc... et de manière général quand je vois un terroir qui a du potentiel mais reste méconnu j'ai plus tendance à espérer qu'il émerge, pour que les paysans gagnent mieux leur vie, qu'ils puissent plus investir en temps, argent et passion dans le thé, et que la qualité des thés produits monte.
(Mais oui cela va à l'encontre de ce que pense le vendeur, qui au contraire préfère que "son" petit terroir secret reste inconnu, que les prix d'achat restent donc bas, pour lui permettre de meilleures marges, au détriement finalement de l'intéret de tout le monde, c'est à dire du producteur (qui gagnera moins), et du consommateur (qui pourrait abtenir une meilleur qualité de ce terroir si il était mieux exploité)
Bien sur on pourrait encore dire beaucoup là dessus...
J'aborderais un autre point de vue quand je trouverais un moment pour cela!
- David
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- Localisation : Bruz
Re: Votre demande en puerh 2014
Merci de ton intervention Olivier. C'est clair qu'ici, on entend plus facilement parler de "spéculation", ou "d'hommes d'affaires ou de grandes firmes qui s'en mettent plein les poches" que de l'amélioration de la qualité de vie des paysans.
- Vincent
Re: Votre demande en puerh 2014
David a écrit :Merci de ton intervention Olivier. C'est clair qu'ici, on entend plus facilement parler de "spéculation", ou "d'hommes d'affaires ou de grandes firmes qui s'en mettent plein les poches" que de l'amélioration de la qualité de vie des paysans.
Je trouve aussi cet éclairage intéressant. Jusqu'ici quasiment tout ce que j'avais lu disait en gros "spéculation spéculation" et jamais "le gushu, ça n'existait pas il y a quelques années" ou "grâce à cela certains accordent plus d'attention à leur production". L'amélioration de la qualité de vie des paysans, je n'en doute pas, j'espère simplement que cela ne concerne pas seulement un paysan par-ci par-là qui avait de la chance d'avoir de beaux jardins ou d'être sur un terroir désormais renommé.