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Message par Tsubo » 21 Novembre 2016, 19:23

Ce n'est d'ailleurs pas le seul exemple d'estampes contemporaines : https://galeriecontraste.ch/categorie-produit/estampes-japonaises/

un exemple : Mario Kart :lol: :
1.jpg

Kissaki
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Message par Kissaki » 21 Novembre 2016, 20:31

Tsubo a écrit :Si çà permet de faire vivre les facteurs d'estampes et de raviver le support, pourquoi pas


Je n'avais pas vu ça sous cet angle :-_-:




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Message par Tsubo » 21 Novembre 2016, 20:37

Mais le prix, c'est clairement de l'abus ... le "mario kart" est à 170 € par exemple, et il est aussi fait suivant des techniques traditionnelles et çà correspond plus aux prix des estampes "contemporaines" ... je soupçonne une grosse marge non raisonnable du revendeur sur les "star wars" :mouais:

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Message par Niva » 22 Novembre 2016, 12:57

Le "Mario Kart" :mdr:

Tsubo a écrit :Mais le prix, c'est clairement de l'abus ... le "mario kart" est à 170 € par exemple, et il est aussi fait suivant des techniques traditionnelles et çà correspond plus aux prix des estampes "contemporaines" ... je soupçonne une grosse marge non raisonnable du revendeur sur les "star wars" :mouais:

Je soupçonne aussi une grosse augmentation du coût de la licence / des droits depuis que Mickey a racheté la franchise... :?
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Message par Thebroch » 22 Novembre 2016, 13:36

J'aime beaucoup la StarFox moi :happy: Image

Tsubo a écrit :Mais le prix, c'est clairement de l'abus ... le "mario kart" est à 170 € par exemple, et il est aussi fait suivant des techniques traditionnelles et çà correspond plus aux prix des estampes "contemporaines" ... je soupçonne une grosse marge non raisonnable du revendeur sur les "star wars" :mouais:


C'est surtout que ça va à l'encontre du concept de l'estampe japonaise qui était la base prévu pour être accessible au plus grand nombre et au moindre coup, mais comme l'a dis Niva ils doivent certainement douiller pour les droits d'auteurs :?

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Message par Niva » 22 Novembre 2016, 13:59

Ce qui m'amuse beaucoup dans la 1e estampe Star Wars montrée par Tsubo, c'est qu'on retrouve un des costumes les plus marquants de la reine Amidala, qui a justement été inspiré par les costumes de kabuki (et son maquillage, par celui des geisha et du théâtre Nô). Pour citer Dark Vador, "la boucle est à présent bouclée" :D
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Message par Elise » 22 Novembre 2016, 15:55

Tsubo a écrit :Si çà permet de faire vivre les facteurs d'estampes et de raviver le support, pourquoi pas, mais la limitation à 200 exemplaires / tirage c'est un peu stupide, çà fait forcément exploser le prix


En fait la limitation du nombre de tirages est un classique dans l'estampe japonaise, et cela est à l'origine dû à des raisons pratiques. En effet, les planches gravées s'usent avec les encrages et les estampages successifs et à moins de regraver de nouvelles planches (une pour chacune des couleurs présentes dans l'image) on perd beaucoup en qualité (précision et finesse du trait, raccords entre les couleurs).

Les planches étaient retouchées à partir d'une centaine de tirages déjà, puis entièrement regravées lorsque la qualité s'éloignait trop de ce que l'artiste avait souhaité. Par "artiste" j'entends ici "dessinateur, car l'estampe japonaise est un domaine où les tâches successives étaient confiées à plusieurs "corps de métier": dessinateur, graveur puis imprimeur. Ce n'est qu'à partir du mouvement connu dans le monde de l'estampe japonaise sous le nom de sôsaku-hanga (début des années 1900) que toutes les étapes de production sont réalisées par l'artiste lui même. En parallèle le mouvement appelé shin-hanga continue sur le modèle mis en place par l'estampe de paysage et l'ukiyo-e, c'est-à-dire le système de division du travail (dessinateur, graveur, imprimeur).
Jusqu'ici les artistes ne numérotaient pas leurs tirages et ne détruisaient en aucun cas les planches gravées pour limiter artificiellement le nombre, empêcher les retirages et ainsi générer une rareté et faire potentiellement augmenter la valeur[*]. La numérotation des estampes par les artistes japonais apparaît vers les années 1950 et pas systématiquement. Il est intéressant de noter que cela coïncide avec le moment où certains artistes commencèrent à exposer dans les toutes premières biennales de gravure contemporaines de l'époque, par exemple la Biennale de Lugano (Suisse, 1950), la Biennale de Sao Paulo (Brésil, 1951) ou encore la Biennale de Tôkyô (Japon, 1957).



[*]La série limitée de gravures apparaît en Europe dans le dernier tiers du 19e siècle. Il semblerait que ce soit un critique d'art français et par ailleurs grand amateur du Japon (Phlippe Burty, 1830-1890) qui ait demandé dès 1869 aux artistes auxquels il commandait des illustrations de détruire les planches gravées pour limiter artificiellement le tirage. "La notion d'originalité et son importance dans la définition des objets d'art", Melot M., in Sociologie de l'art, Moulin R,, 1986, p.194

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Message par Elise » 22 Novembre 2016, 16:05

autre référence intéressante sur le sujet:

La genèse de la rareté artistique, Moulin Raymonde, Berger-Levrault, 1978

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Message par Kyara » 22 Novembre 2016, 16:22

:thup: Merci! :-_-:
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Message par Tsubo » 22 Novembre 2016, 19:37

Thebroch a écrit :C'est surtout que ça va à l'encontre du concept de l'estampe japonaise qui était la base prévu pour être accessible au plus grand nombre et au moindre coup

Ou pas, c'est un peu le cliché que l'on sort aux néophytes, il y a plusieurs périodes dans l'art de l'estampe et les Shin-hanga par exemple ont un certain coût dès le départ ... idem pour certains types d'estampes anciennes comme les Shunga
Elise a écrit :En fait la limitation du nombre de tirages est un classique dans l'estampe japonaise, et cela est à l'origine dû à des raisons pratiques.

Là encore, c'est variable, cela dépend du type de gravure, du type de taille, du type de support, ... la xylographie permet parfois d'imprimer plusieurs milliers d'exemplaires avant qu'il n'y ait de casse, l'exemple des Ofuda est parfait pour illustrer cela...
Elise a écrit :Les planches étaient retouchées à partir d'une centaine de tirages déjà, puis entièrement regravées lorsque la qualité s'éloignait trop de ce que l'artiste avait souhaité. Par "artiste" j'entends ici "dessinateur, car l'estampe japonaise est un domaine où les tâches successives étaient confiées à plusieurs "corps de métier": dessinateur, graveur puis imprimeur.

Là aussi, il faut clairement nuancer cette vision qui, si elle est valable pour les artistes "contemporains", qui gardent un droit de regard sur leur œuvre, n'est absolument pas valable, en gros, avant la restauration Meiji, où l'artiste vend son dessin à un éditeur-imprimeur qui va se charger de la diffusion. Une fois le dessin payé, c'est l'éditeur qui décide de tout, en particulier de l'opportunité de faire procéder à l'exécution de nouveaux bois ... certains seront ainsi usés jusqu'à la trame ou utilisés avec des lacunes évidentes lorsqu'elles rencontreront le succès, comme pour la fameuse "Grande Vague" au large de Kanagawa d'Hokusai par exemple.

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Message par Elise » 23 Novembre 2016, 10:42

Tsubo a écrit :
Elise a écrit :En fait la limitation du nombre de tirages est un classique dans l'estampe japonaise, et cela est à l'origine dû à des raisons pratiques.

Là encore, c'est variable, cela dépend du type de gravure, du type de taille, du type de support, ... la xylographie permet parfois d'imprimer plusieurs milliers d'exemplaires avant qu'il n'y ait de casse, l'exemple des Ofuda est parfait pour illustrer cela...

Oui merci pour ces précisions Tsubo, tu as raison : certaines impressions se sont faites à de très larges tirages. Cela dit, je crois surtout qu'il ne faut pas confondre tous les types de production et se souvenir qu'ils avaient des portées bien différentes. Je ne crois pas que l'on puisse comparer les O-fuda aux estampes de haut vol que sont par exemple les bijin-ga et autres portraits d'acteurs ou certaines séries de vues de paysages.

Sans entrer dans les détails, les O-fuda* sont des impressions simples et principalement monochromes (une seule planche gravée) qui n'ont pas de vocation artistique. Elles n'ont pas produites en tant qu'oeuvres d'art et c'est plus la quantité que la qualité qui était importante, de petites pertes de matière dans le bois des planches gravées n'altéraient pas le message porté par ces feuillets.

En ce qui concerne les estampes de très bonne qualité (voire même de luxe), elles étaient produites en séries limitées et avaient un coût très élevé. Je pense surtout aux estampes de belles femmes (bijin-ga) dans lesquelles la gravure d'une finesse extrême permet par exemple de distinguer chaque cheveu dans la nuque d'une courtisane, ce genre de détail fait tout l'attrait et la sensualité de ce type d'images et est rapidement perdu après un certain nombre d'utilisations de la planche gravée.
D'autres particularités techniques sont propres aux estampes de haute qualité : certains dégradés de couleurs obtenus uniquement par un encrage de la planche fait par une main experte ; le gaufrage du papier dans des zones laissées blanches pour reproduire l'effet de relief du tissage d'une étoffe de kimono ou de la neige ; des encres aux effets chatoyants faites de poudres de nacre ou de minéraux comme le mica.


Tsubo a écrit :
Elise a écrit :Les planches étaient retouchées à partir d'une centaine de tirages déjà, puis entièrement regravées lorsque la qualité s'éloignait trop de ce que l'artiste avait souhaité. Par "artiste" j'entends ici "dessinateur, car l'estampe japonaise est un domaine où les tâches successives étaient confiées à plusieurs "corps de métier": dessinateur, graveur puis imprimeur.

Là aussi, il faut clairement nuancer cette vision qui, si elle est valable pour les artistes "contemporains", qui gardent un droit de regard sur leur œuvre, n'est absolument pas valable, en gros, avant la restauration Meiji, où l'artiste vend son dessin à un éditeur-imprimeur qui va se charger de la diffusion. Une fois le dessin payé, c'est l'éditeur qui décide de tout, en particulier de l'opportunité de faire procéder à l'exécution de nouveaux bois ... certains seront ainsi usés jusqu'à la trame ou utilisés avec des lacunes évidentes lorsqu'elles rencontreront le succès, comme pour la fameuse "Grande Vague" au large de Kanagawa d'Hokusai par exemple.


Ce qu'il faut surtout nuancer c'est la réception des estampes dont nous parlons. Il faut entre autre différencier les diverses productions (o-fuda, albums de voyage, séries de vues célèbres, portraits de femmes, portraits d'acteurs, courtisanes et estampes érotiques, etc) car elles n'étaient ni destinées au même public ni produites pour les mêmes usages, d'où de grandes disparités dans la qualité et dans le nombre de tirages. La réception de ces estampes était aussi très différente au Japon et en Occident où elles eurent un succès et une reconnaissance en tant qu'oeuvres d'art qu'elles n'avaient jamais connu au Japon. Des tirages plus ou moins soignés ont été produits en grande quantité quand la demande européenne s'est fait sentir.

Pour ce qui est du droit de regard des artistes, encore une fois c'est très variable. Par exemple l'artiste célèbre qu'est Kitagawa Utamaro semble avoir élu domicile directement chez son imprimeur Tsuta-ya Jusaburo (qui vivait à côté du quartier de Yoshiwara :huhuhu: ), il ont sans doute collaboré plus étroitement que la plupart des tandems dessinateurs-imprimeurs.

Pour en revenir à l'artiste Ishikawa Masumi qui signe les estampes Star-Wars, il fait partie d'un projet de soutien de la tradition de l'ukiyo-e et travaille avec des graveurs et encreurs/estampeurs professionnels. Peut-être que cela permet de mieux comprendre les prix. Plein d'images intéressantes et d'infos ici : http://www.ukiyoeproject.com/project_en.html

Et pour ceux que ça intéresserait, il y a même la série avec le groupe KISS en acteurs de Kabuki et en yokai encore disponibles : http://ukiyoeproject.com/ec/products/list.php

*Pour des infos sur les Ofuda en français : Ofuda, images gravées des temples du Japon. La collection Bernard Frank (Catalogue d’exposition), Kyburz J. (dir.), IHEJ, Paris 2011

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Message par Thebroch » 23 Novembre 2016, 10:56

Tsubo a écrit :
Thebroch a écrit :C'est surtout que ça va à l'encontre du concept de l'estampe japonaise qui était la base prévu pour être accessible au plus grand nombre et au moindre coup

Ou pas, c'est un peu le cliché que l'on sort aux néophytes, il y a plusieurs périodes dans l'art de l'estampe et les Shin-hanga par exemple ont un certain coût dès le départ ... idem pour certains types d'estampes anciennes comme les Shunga

Désolé mes connaissances sur le sujet sont principalement issus du mouvement Ukiyo-e :oops: (ou du coup c'est le cas)

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Message par Tsubo » 23 Novembre 2016, 12:08

Ou pas (voir tout ce qui est écrit ci-dessus), ce qui explique que certaines estampes anciennes se revendent encore actuellement plusieurs dizaines de milliers d'euros et d'autres quelques dizaines d'euros ;)

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Message par Tsubo » 25 Novembre 2016, 22:02

La grenade reconvertie en Koro / brûle-parfum :!:
1.jpg

2.jpg

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Message par Kissaki » 25 Novembre 2016, 22:25

Bof bof même si je suis pour la réutilisation... là non.




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