Vos chawan

[Niva]

Les deux sont superbes, chacun à sa manière

[Kyara]

Shikha

[Kyara]

En fait j'anticipe un peu...

[Kissaki]

Bravo

[roku]

En fait j'anticipe un peu...

Surtout que le Chawan est en verre et qu'il va passer entre les mains de Chronopost !


Bien jolie acquisition

[Kyara]

En fait j'anticipe un peu...

Surtout que le Chawan est en verre et qu'il va passer entre les mains de Chronopost !

Heureusement non, c'est la poste belge, ils sont hypers précautionneux!
Et d'ailleurs rien qu'à la douane, ils ouvrent pour bien vérifier qu'il n'y a rien de cassé, que c'est bien emballé, et tout et tout...

[Kissaki]

Sont sympa la douane!

Ici ils ouvrent pour prendre ce qu'ils aiment dans le colis et tout et tout

[Tsubo]

Par contre le prix est presque douteux lol
La cote de ce potier n'est pas plus haute?

Alors, pour reprendre l'explication sur la cote de Deishi Shibuya ... Il y a donc plusieurs niveaux de production :

On va retrouver un indice avec les tomobako : de droite à gauche, du tout venant vers le plus élaboré :
- ruban simple, le moins cher, ruban un peu plus complexe mais plat, un peu plus cher, rubans "complexes" et épais, les plus belles pièces
- tomobako avec calligraphie et sceau imprimés (sérigraphie ou pochoir, directement chez le fabricant je suppose) pour le moins cher, puis calligraphies et sceaux posés à la main
- bois et structure du tomobako plus léger et plus simple pour le moins cher, plus lourd et de meilleure essence et structure plus complexe avec la montée en gamme de prix.

De droite à gauche toujours, du "tout venant" le moins cher vers les pièces les plus chères : cuisson gaz ou électrique et parois plutôt épaisses, cuisson gaz ou électrique et parois très fines, cuisson au bois en four type noborigama, cuisson au moins partielle en réduction et dans le style "Kohiki" cher à Sébastien.

A noter que çà, c'est pour les couvertes "blanches", mais qu'il y a la même "séparation" pour les autres couvertes :

Donc, si les œuvres les moins chères sont tout à fait abordables et assez faciles à trouver au final, les œuvres plus abouties sont elles nettement plus chères et beaucoup plus difficiles à trouver et le niveau de prix n'a alors plus rien à envier à celui d'un potier "célèbre" ...

A noter enfin que le "tout venant" est naturellement déjà fort bien travaillé et fort sympathique et que c'est toujours l'occasion d'avoir une belle pièce pour pas trop cher si on aime le style.

Voilà, j'espère avoir été assez clair malgré le pavé

[Kissaki]

Je te remercie profondément, tu as été parfaitement clair!

Celui tout à droite est somptueux bravo pour ces belles pièces!

[Lionel]

Super post Tsubo !
J'avais en tête que toutes les pièces d'un même potier devaient avoir plus ou moins le même ordre de prix (mises à part les différences entre chawan / guinomi / yunomi), mais là tu montres bien les différences pour différents chawan...

[Tsubo]

Je ne sais pas si çà s'applique à tous les potiers par contre, çà doit être très variable :

Pour Kaneta Masanao, ses pièces sculptées sont plus chères que ses pièces tournées, c'est cependant moins évident avec les chawan (en général chez lui, un chawan sculpté c'est 2600 € - 3000 €, un chawan tourné avec couverte "complexe" coûtera grosso-modo 2100 - 2400 € et un chawan tourné "simple" c'est 1600 - 1800 €) qu'avec les yunomi (un yunomi sculpté, c'est 300 - 350 €, un yunomi tourné, c'est 150 - 200 €), va savoir pourquoi ...

pour les potiers qui font du Raku, les Kuro Raku seront toujours plus chers (puisque fabriqués "un par un" et tirés du feu à la pince et qui ont une marque) que les Aka Raku, qui sont cuits en groupe et qui ne sont pas tirés du feu et qui n'ont donc pas de marque ... là, c'est le processus de cuisson qui explique la différence de prix.

Pour Karatsu, chez Taroemon Nakazato, il me semble qu'il y a une différence notoire de prix entre les pièces réalisées par son atelier (donc d'autres potiers-salariés) en "masse" et les pièces qu'il réalise personnellement.

Pour la porcelaine par contre, je n'ai pas d'exemple de ce genre de différences de prix au sein d'un même atelier de production mais je suppose que chez certains grands ateliers comme pour celui de la lignée Kakiemon, ce doit être pareil que pour les Taroemon.

[Kyara]

La courbe de prix n'est elle pas, sans surprise, essentiellement fonction de l'offre et de la demande.
Exemple:
Si pour un potier "P1" ses pièces tournées sont plus appréciées que ses pièces scultpées, alors les prix des premières est plus élevé. Si c'est l'inverse pour un potier "P2", c'est ausi l'invese pour le prix de ses pièces.
Et c'est même valable au sein d'une même "gamme". Dès qu'un potier va gagner un concours, il attire l'attention, ... les prix montent. Alors que le coût de fabrication n'a pas bougé. In fine, ce sont les acheteurs de référence qui ont la plus grande influence sur les prix.

[Tsubo]

La courbe de prix n'est elle pas, sans surprise, essentiellement fonction de l'offre et de la demande.

C'est certain !

Si pour un potier "P1" ses pièces tournées sont plus appréciées que ses pièces scultpées, alors les prix des premières est plus élevé. Si c'est l'inverse pour un potier "P2", c'est ausi l'invese pour le prix de ses pièces.

En occident peut être, mais de ce que j'ai pu globalement constater au Japon, la hiérarchie des prix est plus liée en premier lieu à la difficulté technique et les pièces tournées sont moins chères que les pièces sculptées, tout simplement parce que çà demande moins de travail. Il faut comparer potier par potier car c'est plus difficile à comparer avec d'autres pays dans le monde ou parfois entre régions au Japon même parce que chaque style a aussi ses "attendus" techniques : A Hagi, c'est traditionnellement de la céramique tournée (et vraiment, tout le monde fait comme çà), Masanao, c'est un peu un ovni dans la tradition du coup ; pour le raku, normalement, c'est un montage à la main, du coup quand je ne sais plus lequel des kichizaemon s'était rendu à Hagi et avait tourné des pièces par la suite, çà avait fait sensation, à la limite du scandale ...

Et c'est même valable au sein d'une même "gamme". Dès qu'un potier va gagner un concours, il attire l'attention, ... les prix montent. Alors que le coût de fabrication n'a pas bougé.

C'est certain, mais il ne faut pas oublier non plus que pour quelques potiers, quand ils gagnent des prix, ils produisent de moins en moins, surtout quand ils deviennent particulièrement célèbres ... pour rester au même niveau de revenu en fabricant moins, leurs prix doivent donc augmenter ... et comme ils sont plus célèbres ou courus, ils n'ont pas de problème pour revendre leurs produits, ce qui contribue à augmenter leur cote ... c'est un peu le serpent qui se mord la queue dans certains cas

In fine, ce sont les acheteurs de référence qui ont la plus grande influence sur les prix.

Oui et non, s'il est toujours bon d'avoir un mécène d'importance ou d'être inclus dans la collection d'un musée connu, çà biaise aussi un peu la chose, parce que si sur le moment les prix vont gonfler, ce qui crée le vrai prix "in fine", c'est le marché ... mais çà peut prendre parfois pas mal de temps, ainsi, il n'est pas rare de voir des cotes d'artistes (dans tous domaines pour le coup) se faire réellement après leur mort et la disparition de leurs mécènes : les prix n'étant plus artificiellement soutenus, il y a parfois des surprises désagréables pour ayants-droits et collectionneurs (mais bon, c'est un autre débat )

Il faut aussi, pour le Japon, prendre en compte le phénomène de la lignée, qui joue énormément : c'est une pression mais c'est aussi une rente

Cà dépend aussi du modèle économique choisi par le potier. Si je prends Seigan par exemple, il ne produit que quelques pièces particulièrement "soignées" avec des effets de glaçure réussis comme il le veut, 99,9% de sa production (et elle est considérable !) est écoulée sans problème dans des magasins de vaisselle à des prix vraiment peu élevés (çà fait d'ailleurs bizarre de voir des touristes japonais ou des locaux quitter de telles échoppes et littéralement en remplir leur coffre de voiture alors que tu ne peux toi-même prendre qu'une ou deux pièces à cause de la limitation de poids de tes bagages ) ou dans des restaurants.

[Marion]

Merci pour cette discussion et tes interventions, Tsubo J'apprends toujours sur ce forum, c'est vraiment un plaisir.

[Tsubo]

De rien, se rendre sur place et voir les artisans (et avoir des explications d'eux) permet parfois de voir les choses sous d'autres angles : pendant longtemps je ne comprenais pas pourquoi les Guinomi étaient presque au prix / étaient au même prix que les Yunomi : plus petits, moins de matière première et à priori plus rapides à réaliser ... en voyant Hatao Yoshika, descendant de Taibi Yoshika, j'ai réalisé que la "miniaturisation" posait parfois un problème et qu'il fallait recourir à des outils ou à un ou deux doigts plutôt qu'à la main et à la paume et que la réalisation était donc moins facile ... tout comme la mise en émail, pas forcément rendue plus facile.