Techniques de verse

[Étienne]

La verse a clairement une influence sur la température de l'eau. Je pas peux faire de mesure là, mais je dirai de 5C (à la louche hein) quand on fait couler l'eau le long des parois d'un verre*. (Question de rapport de surface de dissipation/évaporation + convection forcée sur des éléments moins chaud comme l'air, le tout sur une masse d'eau très faible). Gaiwan sans doute moins vu le plus faible parcours, mais faire passer sur le couvercle, c'est perdre de la chaleur, c'est sûr.

Après comme le dit Patrick, c'est effectivement équivalent de mettre de l'eau moins chaude et verser directement, ou mettre de l'eau plus chaude et verser via les bords. L'important de façon pratique, c'est surtout la répétabilité du geste, quel qu'il soit, savoir que «quand je règle ma bouilloire comme ci et que je verse comme ça, j'obtiens un rendu chaud/tiède etc.».

*Je tire ce chiffre du fait que quand on transevase de l'eau bouillante dans une carafe/bouteille, puis que l'on reverse on compte 7/8C, ce que j'avais vérifié. Donc simple extrapolation, pas de grande science.

[Julien]

Cela dit, je trouve ça tout à fait logique de ne pas jeter une eau chaude brutalement sur de petites feuilles fragiles

Je suis assez surpris qu'on utilise plus volontiers une température plus basse sans faire particulièrement attention à la verse, plutôt que l'inverse.[/center]

Entièrement d'accord, c'est un peu l'histoire de la grenouille dans son bain, les petites choses vertes se préparent en douceur!
Une température basse et une attention à la verse donnent pour moi des rendus beaucoup plus délicats.

Après comme le dit Patrick, c'est effectivement équivalent de mettre de l'eau moins chaude et verser directement, ou mettre de l'eau plus chaude et verser via les bords.[/i].

Pas nécessairement équivalent, l'entrée en contact de l'eau et des feuilles à son importance à mon sens, au delà de la température.
Je n'aime pas trop choquer les feuilles dans l'ensemble, même si dans la pratique, l'âme du bourrin n’est jamais loin.

[Patrick]

Mais bref, je ne dis pas que j'ai raison et qu'il vaut mieux faire comme moi, mais au contraire, je pense qu'il faire des expériences et faire ce qui semble être pour soi le plus logique. L'infusion d'un thé c'est aussi un peu jouer, s'amuser, essayer, en tout cas pour certains

C'est là aussi qu'on se différencie. Je n'aime pas trop les expériences d'apothicaires. Je ne cherche pas le "meilleur" thé possible. Je cherche à boire un thé et à l'apprécier.
Ca ne veut pas dire que je fais n'importe quoi.
Ca veut dire que j'en ai une approche intuitive. Et que je cherche à conserver une approche intuitive. C'est pour moi se rapprocher de ce que je peux comprendre du taoisme et du zen.
Etre pleinement dans l'instant.

Et pour moi, ces expériences sur la verse, la température sont des parasites de cette approche.

De plus, à lire les compte-rendus, je ne vois pas tellement de différence entre ce que je peux boire et ce que des "expériencistes" peuvent boire. Mais ca, ca peut etre du à la qualité du compte rendu et à son interprétation.
Je n'ai pas observé non plus de grande différence avec des variations légères de telle ou telle critère.

Parfois mon thé est meilleur que d'autres fois. Mais c'est aussi ca qui en fait le charme. C'est aussi ca qui fait qu'il est le thé de l'instant et non le thé de la recherche de la reproductibilité du meilleur instant.

[David]

je vois parfaitement ce que tu veux dire et je le respecte au plus haut point. c'est la richesse du monde du thé. je remarque que je m'en rapproche de plus en plus, moi qui me suis pourtant bien pris la tête à la recherche de la "tasse parfaite" et continue encore. mais c'est plus facile d'être intuitif, de laisser l'humeur parler quand tu as déjà un peu d'expérience, que tu as loupé ce thé maintes et maintes fois, que tu sais ce qui marche et ne marche pas. donc c'est n'est pas non plus exactement la même chose.

[Lionel]

C'est là aussi qu'on se différencie. Je n'aime pas trop les expériences d'apothicaires. Je ne cherche pas le "meilleur" thé possible. Je cherche à boire un thé et à l'apprécier.

pareil !

[Patrick]

Je n'aime pas mon usage du mot apothicaire, mais je n'en ai pas trouvé d'autres. Je n'ai pas trop le temps de peser tous mes mots.
Il n'y a pas de bonne manière de faire du thé, ou plutot la bonne manière, c'est celle qui nous convient.

Je suis presque d'accord avec ta dernière remarque, David. Presque, parce que si l'expérience, et meme l'expérience mesurée (avec balance, thermomètre etc) est utile dans un premier temps, on n'a pas besoin de louper "maintes et maintes" fois un thé.
On n'a meme pas besoin de le louper du tout. De comprendre comment il s'infuse, oui. Et moins précisément, de comprendre comment sa sous-famille s'infuse (yan cha/wulong frais/ dan cong).

Ensuite, je crois qu'il faut se faire confiance.
D'autant, que certaines familles sont un peu plus difficile, certes, mais il ne s'agit jamais que d'une infusion. C'est un procédé simple.
Et paradoxalement, ce sont les thés de basse qualité qui sont les plus difficiles à réussir. Réussir un bon gunpowder nécessite plus de doigté qu'un excellent long jing. Parce que le long jing donnera toujours qq chose de bien. On sentira un potentiel derrière les feuilles cramées, au pire.

[ooericoo]

J'aime bien lire se genre d'expérience. ...parfois c'est instructif mais bien souvent pas très concret.
Du coup je n'en tiens pas trop compte pour mes infus Avec mon nez de brontosaure comme dirait Seb Je suis pas capable de repérer et d'apprécier de tel différences.
Mes changement d'infus c'est plus pour le plaisir d'un changement de céramique Que pour un résultat précis
Pour moi l'essentiel d'une infus réussi. ..
Des règles de base+/-respecté
De bonnes feuilles
De belles céramiques
Prends sont temps pour la préparation
Le plaisir est multiplié par rapport à la même infus que l'on m'amènerais dans une tasse basic.

D'ailleurs quand je suis en mode infus j'ai un peu l'impression que le temps s'arrête autour de moi