Exposition Oishii ! Manger au Japon

[Tsubo]

Du 15 octobre au 27 avril 2017, le Linden-Museum de Stuttgart organise une exposition "Oishii! Essen in Japan" qui comme son titre l'indique, est consacrée à la nourriture au Japon et à sa consommation.





La vidéo officielle du musée nous en apprend peu sur le contenu, mais le thé n'est visiblement pas oublié comme on peut le voir sur celle-ci, non officielle mais qui renseigne un peu plus sur le contenu de l'exposition :

[Patrick]

Voilà une exposition que je vais regretter de ne pas voir

[Kissaki]

Pareil

[raluca]

Merci, Tsubo, de partager l'info sur cette expo dont j'ai trouvé la deuxième vidéo très intéressante (et informative). Oui, cela donne envie d'y aller

pour les personnes qui ne comprennent pas l'allemand, j'ai fait une traduction, pour donner une idée de ce que la curatrice (?) -au départ les féminins sonnent bizarre, mais au bout d'un moment on s'y habitue.

"Riz et encore du riz…à commencer avec le meilleur riz, le koshikuri, le riz ultra-blanc, brillant akita komachi, ou le très populaire riz gluant…toute la diversité de ce que cette met est illustrée à travers cette exposition, dirigée par une experte de l’Extrême Orient. Le riz gluant tient une place à part dans la cuisine japonaise, il est consommé à la occasion de la fête du Nouvel An, sous la forme des gâteaux mochi qui symbolisent l’âme du riz, l’incarnation de l’esprit du riz, à l’image de cette masse qu’on cuit à la vapeur et qu’on bat [dans des pieux en bois].

La Fête du Nouvel An : c’est le moment où, selon la tradition, les Japonais entrent en contact avec les divinités, au moins au sens symbolique. Ce lien est symbolisé par la dégustation du riz de la première récolte par l’empereur. Il montre par là son lien avec les divinités. Le simple japonais se sent aussi près d’eux au moment de la préparation des mochi. La forme du gâteau rappelle celle du miroir sacré en bronze qui est honoré dans les temples shinto comme le siège éphémère des divinités. De cette façon, la divinité peut trouver sa place dans ce mochi-miroir sacré, qui apportera chance et prospérité au foyer dans la nouvelle année. Le mochi peut aussi s’acheter comme objet de décoration en tissu. En tant qu’objet de décoration, on trouve sur le mochi un homard avec le dos courbé et des longues moustaches, symbole de longue vie, et tout en haut, l’orange amère daidai, symbole de continuité dans la descendance et la brochette est décorée de fruits secs de kaki, fruit de l’automne, qui donc symbolise lui aussi une longue vie, car les fruits ont la peau ridée.
L’exposition présente donc que la nourriture au Japon n’a pas seulement une fonction gastronomique, mais aussi une dimension symbolique. Ce n’est pas donc une surprise que la nourriture peut être offerte en cadeau. Ceci est illustré dans l’exposition à travers une lettre assez amusante. Il existe la coutume que les voyageurs ramènent des souvenirs de leur voyage, cela peut être des œufs d’oursins, de la truite, du poisson d’eau douce arius. La letttre parle d’un crabe, qui a été offert en cadeau. Malheureusement, la personne qui reçoit le cadeau est contente au début, mais le crabe repend une odeur pestilentielle, et en fin de compte la personne n’aime pas les crabes. Il renvoie donc le cadeau.

Le riz n’est pas seulement un plat principal dans la culture culinaire japonaise mis il a servi aussi pendant longtemps de moyen de paiement. Le riz cuit était présent rarement dans la vie de tous les jours des Japonais, il était plutôt servi lors des repas de fête, comme la fête de Nouvel An. Les Japonais devaient se contenter au quotidien d’autres céréales comme le millet, le sarrasin ou l’orge.

L’exposition permet aussi de questionner certaines idées reçues, comme le sushi qui est vu en Occident comme un plat à base de poisson, mais au Japon est vu comme un plat à base de riz. Le riz se trouve donc au centre de la culture japonaise, comme le montre cette estampe avec des personnes en train de manger. Typique pour la façon de servir le repas au Japon c’est le fait de mettre les accompagnements pour le riz dans des petites assiettes et des petits bols, le tout servi en même temps. On ne peut pas se servir plusieurs fois des accompagnements, par contre du riz on peut reprendre autant de fois qu’on veut, jusqu’à la satiété. Au centre de l’estampe, on peut voir une femme qui prend le riz d’un immense bol et le répartit dans les petits bols des convives. C’est le seul plat qu’on prélève d’un récipient commun et qu’on partage, à l’image de l’empereur qui goute en premier le riz de la première récolte lors du onzième mois et qui célèbre le lien de la communauté avec les divinités, ce repas communautaire est un symbole du lien social.

Les Japonais ne consomment pas que du riz, on peut dire que les nouilles occupent une place tout aussi importante. Le plat de nouilles le plus populaire, le ramen, vient de Chine, mais il a reçu une touche japonaise. Il est préparé avec des morceaux de porc, de la terrine de poisson, pousses de bambou et de des oignons frais. Il est d’ailleurs très fréquent de trouver en Chine continentale et à Hong Kong ce plat traditionnel préparé à la façon japonaise.

La nourriture au Japon navigue entre l’univers du quotidien et l’univers des déités. Ceci trouve son expression dans la cérémonie du thé qui peut durer plusieurs heures. Une mise en scène plus populaire s’exprime à travers l’organisation des piqueniques, qui avaient au départ une fonction rituelle, notamment celle d’admirer les cerisiers en fleurs. Au centre de la cérémonie se trouve une boisson : le saké. Au centre de l’estampe on peut voir un homme qui vend un saké primeur, à l’arrière-plan on peut voir deux amis dont un porte sur ses épaules une calebasse avec du saké, l’autre mange des gâteux ronds au riz, des dango, et sur la cartouche qui est à côté du personnage on peut lire qu’il aime les dango et les dires de son amis sont aussi consignés dans une autre cartouche. Il dit qu’il aime aussi les dango, mais qu’il préfère les jolies fleurs de cerisier, c’est-à-dire, les jolies filles. Le troisième convive est montré sous l’emprise complète de l’alcool.

L’exposition est plus qu’une simple introduction de la culture culinaire des Japonais, elle veut présenter aussi les mentalités de ce peuple, à l’aide d’un thème très populaire. Cela a été l’occasion pour le musée de présenter une grande partie de leurs collections. Le but a été aussi de mettre en évidence que la cuisine japonaise est plus diversifiée que l’image qu’on a habituellement : riz et poisson cru. La gastronomie se reflète dans tous les domaines de la vie, ceci passe par la culture traditionnelle du riz jusqu’au très prisé piquenique, dont on a parlé dernièrement."

[Elise]

WoW! Merci Raluca pour la traduction!

[Tsubo]

WoW! Merci Raluca pour la traduction!

[raluca]

désolée, il y a pas mal de fautes dans mon texte, je ne me suis pas assez relu...enfin...

[Patrick]

Non, c'est vraiment pas grave, chapeau

[Luk Zijeko]

J'ai faim!

[Niva]

Génial, Raluca, merci

[Blossom]

Merci Raluca

[chabo63]

merci Raluca.

[raluca]

Avec plaisir le mieux ça serait d'y aller pour voir si le musée a prévu aussi quelque chose pour le corps, non seulement pour l'esprit

[Tsubo]

A priori, il y a des moments de dégustations (de whisky notamment) : Pour le programme des "accompagnements", c'est là : http://www.lindenmuseum.de/fileadmin/user_upload/images/fotogalerie/Oishii/oishii_flyer_digital.pdf

[raluca]

Ah, oui, d'accord : pour ce qui est de la gastronomie, il y a la cérémonie du thé et la dégustation de whisky. Ils ne font pas l'économie du manga, anime et cosplay, par contre bon, ils restent très grand public, je comprends qu'il faut attirer du monde.