Votre "bizarre" du jour

[Patrick]

Bon, je m'appretais à mettre une note dans "votre puerh du jour", mais ca me chiffonne, parce que le thé sombre, ce n'est pas du puerh (et l'inverse est controversé).

Parfois, on n'a pas envie de Darjeeling, plus de Long Jing, et on a plus goût au wulong. Alors, qu'est-ce qu'on fait, on s'risque sur le bizarre ?

Du vrai, de l'insolite, de l'underground que même le sieur Capone à Chicago, l'en a pas vu une goutte. L'undergraounde, c'est pas les fleurs taiwanaises et les petits senchas du Japon. C'est pas le même strime ! C't'une aut'musique !

Parfois, ca fait peur, y'en a qu'ont les foies, pis y passent à côté de chose qu'ont le goût du sublime. Tu vois Dieppe. Bon, le brouillard, les Angliches en face. C'est pas d'la rigolade. Mais quand meme, quand le Soleil s'lève sur la brume, y'en a ça les rend poètes... Qu'est ce tu veux, la Beauté, elle passe, faut l'asseoir sur tes genoux, mon pote !

Alors, viens, dans ce petit coin louche, et bois-y du sombre en espérant la Beauté !

[Patrick]

Bon, je lance le fil... Euh, celui qui arrive à la page 100... hem, j'ai peur qu'il soit un peu , mais bon.

Ségolène et moi ne craignant rien, nous venons de boire un Qu Jiang Bao Pian qui est un thé noir du Hunan dont la particularité est d'etre une reproduction d'un thé de la dynastie Tang. Bon, c'est comme ca qu'il se présente, j'ignore la véracité de l'histoire.

Il se présente sous forme de sapèque (ancienne monnaie chinoise avec un trou carré au milieu) et porte quatre sinogrammes en relief sur la face.

Il a une odeur de brique Fu (j'aime prendre des images qui parlent à tous), en plus sombre, plus lourd. Des odeurs d'herbes et de prairie.. Réchauffée la pièce sent le foin, la fraîcheur et le puerh sheng.

En deux rinçages, la pièce est presqu'entièrement délitée Elle développe une odeur de sheng, de suin, de cheval, de foin. Du citron aussi. Bien qu'il soit étonnant de se balader avec un citron dans une écurie, c'est ca. Ou dans une chèvrerie plutot. De l'animal, du citron, du foin... Et puis, ca évolue vers l'olive et l'huile d'olive.

En bouche, c'est une cuillérée d'huile d'olive, d'autant que la liqueur est grasse. C'est doux, soyeux, huileux. Le retour donne de l'huile d'olive citronnée.

Au cours des infusions, toujours une bonne huile d'olive, fraiche et fruitée, de moins en moins citronnée.

Ce thé étant un phénomène commercial international, vous pourrez lire une petite intro historique en Anglais, puis dégustation en tchèque. Ou alors, une dégustation en roumain. Le roumain, ca peut se deviner. Et Google Trad a fait d'énorme progrès.

[Gosseyn]

il m'en faut, évidemment !

[Patrick]

Je ne sais si tu es ironique Gosseyn. Mais c est un thé qui est pas mal du tout. Comme le fait remarquer le blogueur roumain, c est un thé très doux et sans amertume. (Ce qui ne lui plait pas parce que contraire à ce qu' il recherche dans les hei cha)

[Gosseyn]

Ironique comme (trop) souvent, mais pourtant ta description me donne envie de tester.


... donc ironique et sincère




(ironique à cause de ma démarche de groupie-du-net)

[Morimousso]

Intéressant une fois de plus Patrick ! Ca donne envie d'y goûter...

Le roumain, ca peut se deviner

Je pensais que cette phrase était ironique, mais non, c'est vrai !

[Patrick]

D où ma difficulté à savoir si tu es l un ou l autre.

Ce qui est (à peine) ironique, c'est de dire qu'il ne faut pas trop trainer sur les sites roumains. C'est mal vu par la DGSE, Manuel V nous observe, et de l'autre bord, 'sont pas très roumain-friendly non plus.

[puerhlove]

Lorsque j'étais chez ma tante j'ai bu 2 thés qu'elle avait ramenés de Chine. Comme je ne sais pas ce que c'est je les mets dans ce post :
le 1er, ci-dessous, se présente en forme de petites boules dures. Dans l'eau chaude les feuilles de ne déplient pas mais restent comme sur la photo. Le goût est assez sucré (miel ?), il est bon mais un peu trop sucré pour moi.

le 2ème se présente en petits carrés compressés, vu la couleur de la liqueur je penserai plus à un shu mais n'en suis pas certaines.
évidemment j'ai oublié de prendre la couleur de la liqueur....

[Vincent]

Le premier est un wulong au ginseng. Surprenant que les feuilles ne s'ouvrent pas au moins un peu après un certain temps d'infusion.

Le deuxième n'est pas un puerh (shu ou sheng), c'est un thé rouge du Yunnan qui s'appelle Dian Hong. La compression en sorte de dose pour une session n'est pas hyper courante pour ce thé.

[puerhlove]

super, merci pour toutes ces précisions !!! je me demandais ce que c'était... Pour le 1er non ça reste en petites boules toutes dures ça ne s'ouvre pas..... j'avais laissé infusé toute une nuit juste pour voir si cela s'ouvrait et rien, je me suis même demandé si c'était du thé mais ma tante m'a confirmé que oui... étrange ? vous avez dit étrange ? comme c'est étrange

[Marion]

Fiou Vincent je suis impressionnée, moi je m'étais arrêté à crottes de biquette pour le premier !
Merci pour ces précisions et merci à puerhlove d'avoir partagé cela.

[Ségolène]

Je confirme ce que dit Vincent pour chacun des thés.
Je précise que le premier est aussi appelé Lan Gui Ren. En fait, les feuilles sont roulées dans de la poudre de ginseng (et parfois d'autres choses) ce qui leur donne cette aspect... étrange. Ce thé développe effectivement de puissantes notes de miel et de réglisse aussi. C'est sucré et frais en même temps.
Par contre, celui que j'ai goûté finissait par déployer ses feuilles, si mes souvenirs sont bons... Quoique p't-êt' pas tant que ça...

[puerhlove]

Comme je retourne chez ma tante fin août, je referai des expériences avec le Lan Gui Ren (maintenant que je connais son nom ), photos à l'appui . Encore merci d'avoir identifié ces 2 thés.

[Ségolène]

En fait, il porte encore bien d'autres noms... En voici quelques-uns ici.

[Vincent]

Fiou Vincent je suis impressionnée, moi je m'étais arrêté à crottes de biquette pour le premier !
Merci pour ces précisions et merci à puerhlove d'avoir partagé cela.

Je n'ai pas de mérite , pour le deuxième c'est marqué sur la boîte sur la photo, et pour le premier on m'avait déjà offert de ce ginseng oolong, comme tu dis, crotte de biquette : quand on l'a rencontré une fois, on ne l'oublie pas .