Rencontres autour du thé puerh 2014!
- Olivier
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Mab, on se retrouve à Strasbourg devant une red mark pour fêter mon arriver en France?
(J'arrive la veille, je serais pas encore toute à fait sur terre, avec les 4 thés qui nous attendent ca risque d'être un atterrissage tout en douceur...)
(J'arrive la veille, je serais pas encore toute à fait sur terre, avec les 4 thés qui nous attendent ca risque d'être un atterrissage tout en douceur...)
- petitgladiatus
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Salut olivier, je serais de la partie a bruxelles le mardi 9 décembre chez olivier nettens. Je me rejouis. 

- MAB
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Olivier a écrit :Mab, on se retrouve à Strasbourg devant une red mark pour fêter mon arriver en France?
(J'arrive la veille, je serais pas encore toute à fait sur terre, avec les 4 thés qui nous attendent ca risque d'être un atterrissage tout en douceur...)
Un peu tard , je viens de voir ce message.... Et... depuis bcp d'évènements ont changé à Strasbourg


Pour la "Red Mark", je n'aurais pu m'y rendre , en revanche j'attendais avec



Pour Strasbourg, je reste disponible à d'éventuelles


Bon voyage!

Mab
- Olivier
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Le bonjour de Taiwan!
Bravo petitgladiatus, je serais content de te voir à Bruxelles!
Oui Mab, bien malheureusement les rencontres de Strasbourg n auront pas lieux comme prévu, j en suis le premier désolé. Mais nous aurons tour de mme l occasion de nous voir et de boire de excellents thés ensemble!
Quand aux autres dates, elles sont il me semble toutes complètes, merci à tous pour votre motivation et votre participation aux rencontres!
(Il semble notamment que le week-end chez David sera très FAT!)
Bravo petitgladiatus, je serais content de te voir à Bruxelles!
Oui Mab, bien malheureusement les rencontres de Strasbourg n auront pas lieux comme prévu, j en suis le premier désolé. Mais nous aurons tour de mme l occasion de nous voir et de boire de excellents thés ensemble!
Quand aux autres dates, elles sont il me semble toutes complètes, merci à tous pour votre motivation et votre participation aux rencontres!
(Il semble notamment que le week-end chez David sera très FAT!)
- Olivier
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- Moine
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
ATTENTION, NEWS DE DERNIERE MINUTE!
Une place vient de se libérer pour le Week End à la Borne avec David Louveau le 6 et 7 Décembre! Si vous n'êtes pas encore de la partie, ecrivez vite à David pour la réserver!
Une place vient de se libérer pour le Week End à la Borne avec David Louveau le 6 et 7 Décembre! Si vous n'êtes pas encore de la partie, ecrivez vite à David pour la réserver!
- Étienne
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- Gourou
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Et une place venait de se libérer pour Paris, mais elle est déjà partie ! On se voit le week-end prochain... 

- Marcelline
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Bande de veinard ! Vous allez vous régaler les papilles, les yeux et les oreilles !
- raluca
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- Samouraï
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Je partagerai après avec le FAT:-) j'essaierai même de faire des photos!
cuppeuse paresseuse
- JMB
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- Récolte de Printemps
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
raluca a écrit :Je partagerai après avec le FAT:-) j'essaierai même de faire des photos!
Il ne manquerait plus que tu n'en fasses point

Chef de produit thé nature chez Lippetonne and cie
- Étienne
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- Gourou
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Petit bilan de cette soirée hors du commun d'hier… de belles photos devraient arriver sous peu ! (fractionné parce que c'est long en fait).
Mais qu'est-ce que je foutais là d'abord ?
Commençons par le commencement : qu'est-ce qu'un plouc comme moi (qui, si ça se trouve, a même pas 50 pu'erh au compteur…) va faire dans une dégustation pareille ? En fait je me suis dit que l'occasion de boire un pu'erh antique (pré-communiste) ne représenterait pas de si tôt, si elle se représente un jour (ce qu'Olivier confirmera). J'y allait donc avec pour seul but de garder la plus belle trace en mémoire de ces thés. Pas question de juger, ni de classer (je m'attendais même pas forcément à ce que se soit exceptionnellement bon), juste être open, attentif à tout et se rappeler pour plus tard.
Parce que la star de la soirée, c'est pas n'importe quoi, mais alors pas du tout. Fu Lu Long Cha. Une galette assez mystérieuse, certainement produite dans les années 40 et donc avant l'ère communiste (pu'erh antique). Pourquoi celle-là plus que les autres ? Parce qu'il y a un mec, Deng Shi Hai, qui a passé sa vie a essayer de comprendre ce thé. Quasiment pas d'info, si ce n'est une adresse à Bangkog sur le nei fei et puis c'est tout. Et pourtant, il a tout fait pour la comprendre, au point d'essayer lui-même d'en créer une qui s'en rapproche : Fu Lu Yan Cha, que certains conaissent ici (et dont on allait pas se priver au passage…
).
Or Deng Shi Hai, c'est un peu monsieur vieux pu'erh (en gros). Il a à peu près tout goûté, écrit des ouvrages de référence sur le sujet. Surtout il a développé toute une philosophie atours du vieux thé et du vieux en général. Pour lui dans le vieux le thé il y a quelque chose de beaucoup plus artistique, plus d'esprit. Il dit qu'il y a des jeunes pu'erh très bon, mais que les vieux, en plus d'être bons, sont «vieux». Pour lui, tu peux boire du pu'erh de moins de 50 ans et te faire plaisirs… mais c'est dommage. C'est ça qu'il cherche, plus d'art dans le pu'erh, comme il y en avait dans ces pu'erh antiques (et comme il y en pas dans les thés «objectivement bons» ultra-formatés, c'est pas explicitement dit, mais bon…).
Bon déjà quand t'as entendu ce mec parler (via des rush d'Olivier), tu connais son parcours et son rapport à cette galette, tu te dis que t'as bien fait d'oublier ta grille de jugement analytique ISO 17342 à la maison. On est clairement dans l'art, la culture et l'histoire. Vraiment, on était parti pour boire un bout de l'histoire du thé. Mais n'allons pas trop vite, on a pas bu que ça, il y avait plein d'autres bonnes choses avant…
Mais qu'est-ce que je foutais là d'abord ?
Commençons par le commencement : qu'est-ce qu'un plouc comme moi (qui, si ça se trouve, a même pas 50 pu'erh au compteur…) va faire dans une dégustation pareille ? En fait je me suis dit que l'occasion de boire un pu'erh antique (pré-communiste) ne représenterait pas de si tôt, si elle se représente un jour (ce qu'Olivier confirmera). J'y allait donc avec pour seul but de garder la plus belle trace en mémoire de ces thés. Pas question de juger, ni de classer (je m'attendais même pas forcément à ce que se soit exceptionnellement bon), juste être open, attentif à tout et se rappeler pour plus tard.
Parce que la star de la soirée, c'est pas n'importe quoi, mais alors pas du tout. Fu Lu Long Cha. Une galette assez mystérieuse, certainement produite dans les années 40 et donc avant l'ère communiste (pu'erh antique). Pourquoi celle-là plus que les autres ? Parce qu'il y a un mec, Deng Shi Hai, qui a passé sa vie a essayer de comprendre ce thé. Quasiment pas d'info, si ce n'est une adresse à Bangkog sur le nei fei et puis c'est tout. Et pourtant, il a tout fait pour la comprendre, au point d'essayer lui-même d'en créer une qui s'en rapproche : Fu Lu Yan Cha, que certains conaissent ici (et dont on allait pas se priver au passage…

Or Deng Shi Hai, c'est un peu monsieur vieux pu'erh (en gros). Il a à peu près tout goûté, écrit des ouvrages de référence sur le sujet. Surtout il a développé toute une philosophie atours du vieux thé et du vieux en général. Pour lui dans le vieux le thé il y a quelque chose de beaucoup plus artistique, plus d'esprit. Il dit qu'il y a des jeunes pu'erh très bon, mais que les vieux, en plus d'être bons, sont «vieux». Pour lui, tu peux boire du pu'erh de moins de 50 ans et te faire plaisirs… mais c'est dommage. C'est ça qu'il cherche, plus d'art dans le pu'erh, comme il y en avait dans ces pu'erh antiques (et comme il y en pas dans les thés «objectivement bons» ultra-formatés, c'est pas explicitement dit, mais bon…).
Bon déjà quand t'as entendu ce mec parler (via des rush d'Olivier), tu connais son parcours et son rapport à cette galette, tu te dis que t'as bien fait d'oublier ta grille de jugement analytique ISO 17342 à la maison. On est clairement dans l'art, la culture et l'histoire. Vraiment, on était parti pour boire un bout de l'histoire du thé. Mais n'allons pas trop vite, on a pas bu que ça, il y avait plein d'autres bonnes choses avant…
- Étienne
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Les Thés
Pour patienter : Wang Bing Yiwu assemblage printemps été 2014 : En attendant Raluca, Olivier nous a servi un petit thé, pas prévu. Bon déjà c'est top, c'est fleuri, sucré, aérien. Il y a de la matière, mais très fine, équilibrée. Ce thé est en fait une bonne intro pour deux raisons. C'est un assemblage (printemps/été), ce qui devient très rare, or les pu'erh antiques sont aussi des assemblages. Et loin de gâcher le caractère, ça donne un équilibre incroyable. Deuxièmement, c'est un thé fait pour vieillir… or il est déjà très doux, rond, pas agressif du tout. Je retrouverai ça sur la Fu Lu Yan d'ailleurs, une des leçons de la soirée.
Note : là on voit qu'Oliver est sur-excité, il a fait trois infus à l'arrache, jette les feuilles, remis des feuilles neuves… puis les a jeté sans les infuser. L'émotion sans doute !
Thé anniversaire 70 ans Deng Shi Hai : C'est une galette qu'il a fait faire pour ses 70 ans (note: il a jamais été producteur de thé), pas commercialisé et qu'il offre a ses amis. Et ouais, je suis le pote de Deng Shi Hai ! A priori, c'est très semblable à la Fu Lu Yan Cha, mais 2011 au lieu de 2007, et c'est donc un assemblage (de je me rappelle plus quoi… faudra aller voir l'article d'Olivier). Un thé fait pour attendre 50 ans au moins… on a pas eu la patience.
Dès la première, une chose est sûre : c'est bon, c'est déjà très très riche, ça goûte pas tant «jeune» que ça. La galette est sombre, la liqueur aussi, le nez comme la bouche ont déjà des choses assez animales. Surtout c'est assez calme, très présent, grose base en bouche, etc., mais pas du tout «jeune sheng fou». Pareil dans l'after, bien présent, on est pas dans le menthol à tout va, c'est plutôt un after qui s'installe doucement, sur des chose plus boisés (réglisse ?*), légèrement acides.
Et surtout, déjà une question : est-ce que les vieux thés d'aujourd'hui ressemblaient à ça quand ils étaient jeunes ? Peut-être… ou pas. On ne peux pas vraiment savoir.
Fu Lu Yan Cha (2007) : La fameuse galette qui doit, d'après les recherche de Deng Shi Hai, ressembler le plus possible à la Fu Lu Long Cha… enfin, dans 70 ans ! Une galette stockée très très sec les trois premières années. Ça goûte déjà nettement plus vieux que la 2011, à vrai dire on a l'impression que c'est beaucoup plus vieux que ça. Olivier dit qu'à l'aveugle il la mettrait avant 2000.
Mais attention hein, ça goûte vieux, mais exit la vieille cave moisie, le grenier de mémé et les reliures cuir poussiéreuses De mon côté j'ai une liqueur très équilibrée, douce, ronde, a priori dû à l'assemblage justement. J'ai surtout un nez très fin, subtil… et extrêmement dur à décrire. Pas que moi d'ailleurs, toute la table a un peu de mal, ça va du caramel à la patate crue… pourtant je pense qu'on parle tous du même ressenti. Au fur et à mesure des infus il y a quand même une belle base tannique et un peu d'amertume qui s'installe. Ça allonge sur un superbe fruité.
Je garde de ce thé un souvenirs particulier (mon «chouchou» de la soirée ?). En fait c'est un thé où l'analytique rend rien. Tout est un peu mystérieux, caché. Tout l'intérêt que je lui trouve est derrière les notes principales. Le mystère et l'art… mais il y a un côté sûr de lui, serein, très calme. J'ai l'impression d'entendre Deng Shi Hai se marrer et dire : «je t'avais dit d'attendre 50 ans». Comme devant un beau tour, je me dis qu'il y a un «truc». C'est le genre de thé pour lequel j'ai un faible.
Feng Qing Cha Chang 1996 : Un stockage sec, pas passé par Hong Kong.
Bon là c'est clair, c'est vieux. Le bois, l'humus, la grosse et superbe minéralité. J'ai une attaque assez boisée, fond de caramel qui vire sur des choses plus métalliques. Surtout c'est un thé super «clean», limpide, pas la moindre trace de «pourriture», fut-elle noble ; apparemment l'effet du stockage sec. C'est un régal parce que du coup c'est un livre ouvert, un thé super accessible, un thé qui raconte beaucoup de choses sans trop forcer. Du nez à l'after, c'est le spectacle, à plus de 15 infusion on commence a avoir un beau fruité.
Joueur, très poétique, facile mais très riche. De quoi détendre l'atmosphère, d'autant qu'il montait un peu à la tête celui-là…
Brique CNNP 84 : Voilà, on y est. Plus de nom, plus de trace, là on est dans le vieux bien mystérieux. Surtout ce thé n'a jamais quitté le Yunnan et son stockage naturel sec, très rare pour un thé des années 80. La preuve, j'en avait jamais bu. Remarquez, j'avais jamais bu de thé des années 80 tout court… mon entrée dans le thé plus vieux que moi !
D'entrée c'est super sombre, à tendance rubis, rouge, bien épais. En bouche c'est super riche, toujours très minéral pas de surprise, mais des choses très intéressantes dans le registre un peu poussiéreux. Surtout plein pleins de variations de champignons. Il ouvre la gorge, il glisse en douceur c'est incroyable. Très, très long et puissant en after, assez astringent. Et puis des effets très forts, vraiment reposants. Le précédant me montait à la tête, la c'est plus le reste du corps qui ressent l'effet.
On s'arrête à l'équivalent de 15 (par lot de 2/3) je pense. C'est de plus en plus clair, mais on en boirait à l'infini.
Brique 70's : C'est une fermentation contrôlée cette fois. Une sorte de shu ancestrale si on veut, mais à la fermentation très, très douce.
La brique est très belle, mais a un nez assez fermé. Par contre une fois chauffées les feuilles sentent ben… un peu le shu en fait, mais pas trop. C'est à dire que j'y vois la même palette d'arôme, mais très, très, très rond, ample.
Une fois infusé, le nez est juste incroyable. C'est pas forcément ce à quoi je m'attends en premier dans un puerh, mais alors là… Champignons, réglisse, fond «vanille» (pas la vraie vanille, le goût de fût dans le vin en fait, qui est donc une forme de boisé), quelqu'un pointe la bettrave : twingo ! C'est carrément ça. En bouche c'est souple, rond, ample. Une fois parti ça fait saliver au possible. Il y a tout en monde dans l'after, des fruit sec, de la fraîcheur, du sucre. Tout est dingue, de A à Z dans ce thé, mais alors le nez et la rétro encore plus que tout. Sniffage infini de tout, tasse, théière, couvercle, chaud froid.
Et puis alors … R-E-L-A-X … pfiou, d'un coup je me sens bien calé dans le fond de ma chaise, pas mou, mais bon quand je ferme les yeux pour sentir, woupla… je suis bien.
Voilà, voilà… pas mal, hein ? On a bu de bons thés. Tiens, t'en sors un autre Olivier ? …
la Fu Lu Long Cha !
Fu Lu Long Cha : c'était quand même la base de la soirée.
C'est très, très sombre. Il y a de toutes sortes de feuilles dans le bol, de très grande, des plus roulées, des plus petites, de la branche, (même une brindille pas de théier…
). 13g dans la théière bien chaude, on est dans les graines (je pensais à du sésame, mais le nez plus affûté de Lydia donnera «graines de courge»… je confirmerai le jour où j'en sentirai), très nettement dans le pain, dans la mie chaude. C'est ultra gourmand en fait.
Liqueur super sombre, presque trouble, qui vire vraiment sur le rouge et pas sur le brun pour le peu de reflets qu'on en a. Le nez est très fort, je retrouve le côté pain, mais avec une tendance fruits secs et beaucoup de datte comme certains le souligneront. Ce qui me frappe c'est cette attaque très franche, très fraîche, façon liqueurs, eau de vie (quelqu'un a dit vieux Cognac, c'est tout à fait ça), qui laisse place à des choses qui me font penser à du grain de café (ndlr : pas cramé). Il y a déjà un très fine amertume, sur la base minérale, que j'apprécie beaucoup.
Voilà, c'était le rinçage, on se fait une vraie infu' ?
On continue vraiment dans le même registre : noix un peu amère, dattes, un fond animal. Et un after très frais, mais étonnamment pas trop mentholé, qui remonte tout le temps, dès qu'on laisse une minute. Toujours cette belle base d'amertume et de minéralité. Au fil des infusion, ça devient plus clair, la liqueur comme le goût, les notes sont les même, mais plus ordonnées, plus lisibles. Et puis une belle énergie, autant le précédant avait une tendance à ramollir, autant je sens quelque chose de certes relaxant, mais plus vivifiant ici.
Surtout il y a cette base, inlassable, constante : fine amertume, minéralité, énergie et after frais qui remonte. Toujours avec la même intensité, toujours avec constance. Les arômes se calmerons, nous aussi, la liqueur virera presque beaucoup plus orangé, ambré. On allongera sur des chose plus fruités, plus fines. Mais je ressens cette base inlassable. Bêtement je pense aux moa de BLAST, genre posés là, hyper impressionants, tu peux t'exciter autours autant que tu veux, dans 5000 ans ils auront pas bougé d'un milimètre. Cette base me parait à la fois super-stable, presque immobile, à la fois très puissante à l'intérieur. Ce côté, on infuse long/court, début/fin, ça bouge pas d'un iota est vraiment impressionnant.
Au bout de plus de 5h je commençais aussi à avoir les idées moins claires, on a du poussé pas loin de 20 sur le dernier (au moins 15, je ne sais plus). Ça ne ressemblait vraiment à rien d'autre. Ni de ce que j'avais gouté avant, ni des autres thés de la soirée. Je sais pas si c'est le meilleurs, le mieux, le plus fin, le plus intense. C'est pas la question. Je l'ai bu, c'est hyper-impressionnant, hors du commun et surtout je m'en rappelle, il est bien ancré celui-là !
*Mon vocabulaire sur les notes des pu'erh est une offense à l'art de la dégustation, mais grâce à mon rien à branler nature©, j'n'en ai r'in n'a branler.
Pour patienter : Wang Bing Yiwu assemblage printemps été 2014 : En attendant Raluca, Olivier nous a servi un petit thé, pas prévu. Bon déjà c'est top, c'est fleuri, sucré, aérien. Il y a de la matière, mais très fine, équilibrée. Ce thé est en fait une bonne intro pour deux raisons. C'est un assemblage (printemps/été), ce qui devient très rare, or les pu'erh antiques sont aussi des assemblages. Et loin de gâcher le caractère, ça donne un équilibre incroyable. Deuxièmement, c'est un thé fait pour vieillir… or il est déjà très doux, rond, pas agressif du tout. Je retrouverai ça sur la Fu Lu Yan d'ailleurs, une des leçons de la soirée.
Note : là on voit qu'Oliver est sur-excité, il a fait trois infus à l'arrache, jette les feuilles, remis des feuilles neuves… puis les a jeté sans les infuser. L'émotion sans doute !
Thé anniversaire 70 ans Deng Shi Hai : C'est une galette qu'il a fait faire pour ses 70 ans (note: il a jamais été producteur de thé), pas commercialisé et qu'il offre a ses amis. Et ouais, je suis le pote de Deng Shi Hai ! A priori, c'est très semblable à la Fu Lu Yan Cha, mais 2011 au lieu de 2007, et c'est donc un assemblage (de je me rappelle plus quoi… faudra aller voir l'article d'Olivier). Un thé fait pour attendre 50 ans au moins… on a pas eu la patience.
Dès la première, une chose est sûre : c'est bon, c'est déjà très très riche, ça goûte pas tant «jeune» que ça. La galette est sombre, la liqueur aussi, le nez comme la bouche ont déjà des choses assez animales. Surtout c'est assez calme, très présent, grose base en bouche, etc., mais pas du tout «jeune sheng fou». Pareil dans l'after, bien présent, on est pas dans le menthol à tout va, c'est plutôt un after qui s'installe doucement, sur des chose plus boisés (réglisse ?*), légèrement acides.
Et surtout, déjà une question : est-ce que les vieux thés d'aujourd'hui ressemblaient à ça quand ils étaient jeunes ? Peut-être… ou pas. On ne peux pas vraiment savoir.
Fu Lu Yan Cha (2007) : La fameuse galette qui doit, d'après les recherche de Deng Shi Hai, ressembler le plus possible à la Fu Lu Long Cha… enfin, dans 70 ans ! Une galette stockée très très sec les trois premières années. Ça goûte déjà nettement plus vieux que la 2011, à vrai dire on a l'impression que c'est beaucoup plus vieux que ça. Olivier dit qu'à l'aveugle il la mettrait avant 2000.
Mais attention hein, ça goûte vieux, mais exit la vieille cave moisie, le grenier de mémé et les reliures cuir poussiéreuses De mon côté j'ai une liqueur très équilibrée, douce, ronde, a priori dû à l'assemblage justement. J'ai surtout un nez très fin, subtil… et extrêmement dur à décrire. Pas que moi d'ailleurs, toute la table a un peu de mal, ça va du caramel à la patate crue… pourtant je pense qu'on parle tous du même ressenti. Au fur et à mesure des infus il y a quand même une belle base tannique et un peu d'amertume qui s'installe. Ça allonge sur un superbe fruité.
Je garde de ce thé un souvenirs particulier (mon «chouchou» de la soirée ?). En fait c'est un thé où l'analytique rend rien. Tout est un peu mystérieux, caché. Tout l'intérêt que je lui trouve est derrière les notes principales. Le mystère et l'art… mais il y a un côté sûr de lui, serein, très calme. J'ai l'impression d'entendre Deng Shi Hai se marrer et dire : «je t'avais dit d'attendre 50 ans». Comme devant un beau tour, je me dis qu'il y a un «truc». C'est le genre de thé pour lequel j'ai un faible.
Feng Qing Cha Chang 1996 : Un stockage sec, pas passé par Hong Kong.
Bon là c'est clair, c'est vieux. Le bois, l'humus, la grosse et superbe minéralité. J'ai une attaque assez boisée, fond de caramel qui vire sur des choses plus métalliques. Surtout c'est un thé super «clean», limpide, pas la moindre trace de «pourriture», fut-elle noble ; apparemment l'effet du stockage sec. C'est un régal parce que du coup c'est un livre ouvert, un thé super accessible, un thé qui raconte beaucoup de choses sans trop forcer. Du nez à l'after, c'est le spectacle, à plus de 15 infusion on commence a avoir un beau fruité.
Joueur, très poétique, facile mais très riche. De quoi détendre l'atmosphère, d'autant qu'il montait un peu à la tête celui-là…
Brique CNNP 84 : Voilà, on y est. Plus de nom, plus de trace, là on est dans le vieux bien mystérieux. Surtout ce thé n'a jamais quitté le Yunnan et son stockage naturel sec, très rare pour un thé des années 80. La preuve, j'en avait jamais bu. Remarquez, j'avais jamais bu de thé des années 80 tout court… mon entrée dans le thé plus vieux que moi !
D'entrée c'est super sombre, à tendance rubis, rouge, bien épais. En bouche c'est super riche, toujours très minéral pas de surprise, mais des choses très intéressantes dans le registre un peu poussiéreux. Surtout plein pleins de variations de champignons. Il ouvre la gorge, il glisse en douceur c'est incroyable. Très, très long et puissant en after, assez astringent. Et puis des effets très forts, vraiment reposants. Le précédant me montait à la tête, la c'est plus le reste du corps qui ressent l'effet.
On s'arrête à l'équivalent de 15 (par lot de 2/3) je pense. C'est de plus en plus clair, mais on en boirait à l'infini.
Brique 70's : C'est une fermentation contrôlée cette fois. Une sorte de shu ancestrale si on veut, mais à la fermentation très, très douce.
La brique est très belle, mais a un nez assez fermé. Par contre une fois chauffées les feuilles sentent ben… un peu le shu en fait, mais pas trop. C'est à dire que j'y vois la même palette d'arôme, mais très, très, très rond, ample.
Une fois infusé, le nez est juste incroyable. C'est pas forcément ce à quoi je m'attends en premier dans un puerh, mais alors là… Champignons, réglisse, fond «vanille» (pas la vraie vanille, le goût de fût dans le vin en fait, qui est donc une forme de boisé), quelqu'un pointe la bettrave : twingo ! C'est carrément ça. En bouche c'est souple, rond, ample. Une fois parti ça fait saliver au possible. Il y a tout en monde dans l'after, des fruit sec, de la fraîcheur, du sucre. Tout est dingue, de A à Z dans ce thé, mais alors le nez et la rétro encore plus que tout. Sniffage infini de tout, tasse, théière, couvercle, chaud froid.
Et puis alors … R-E-L-A-X … pfiou, d'un coup je me sens bien calé dans le fond de ma chaise, pas mou, mais bon quand je ferme les yeux pour sentir, woupla… je suis bien.
Voilà, voilà… pas mal, hein ? On a bu de bons thés. Tiens, t'en sors un autre Olivier ? …

Fu Lu Long Cha : c'était quand même la base de la soirée.
C'est très, très sombre. Il y a de toutes sortes de feuilles dans le bol, de très grande, des plus roulées, des plus petites, de la branche, (même une brindille pas de théier…

Liqueur super sombre, presque trouble, qui vire vraiment sur le rouge et pas sur le brun pour le peu de reflets qu'on en a. Le nez est très fort, je retrouve le côté pain, mais avec une tendance fruits secs et beaucoup de datte comme certains le souligneront. Ce qui me frappe c'est cette attaque très franche, très fraîche, façon liqueurs, eau de vie (quelqu'un a dit vieux Cognac, c'est tout à fait ça), qui laisse place à des choses qui me font penser à du grain de café (ndlr : pas cramé). Il y a déjà un très fine amertume, sur la base minérale, que j'apprécie beaucoup.
Voilà, c'était le rinçage, on se fait une vraie infu' ?

On continue vraiment dans le même registre : noix un peu amère, dattes, un fond animal. Et un after très frais, mais étonnamment pas trop mentholé, qui remonte tout le temps, dès qu'on laisse une minute. Toujours cette belle base d'amertume et de minéralité. Au fil des infusion, ça devient plus clair, la liqueur comme le goût, les notes sont les même, mais plus ordonnées, plus lisibles. Et puis une belle énergie, autant le précédant avait une tendance à ramollir, autant je sens quelque chose de certes relaxant, mais plus vivifiant ici.
Surtout il y a cette base, inlassable, constante : fine amertume, minéralité, énergie et after frais qui remonte. Toujours avec la même intensité, toujours avec constance. Les arômes se calmerons, nous aussi, la liqueur virera presque beaucoup plus orangé, ambré. On allongera sur des chose plus fruités, plus fines. Mais je ressens cette base inlassable. Bêtement je pense aux moa de BLAST, genre posés là, hyper impressionants, tu peux t'exciter autours autant que tu veux, dans 5000 ans ils auront pas bougé d'un milimètre. Cette base me parait à la fois super-stable, presque immobile, à la fois très puissante à l'intérieur. Ce côté, on infuse long/court, début/fin, ça bouge pas d'un iota est vraiment impressionnant.
Au bout de plus de 5h je commençais aussi à avoir les idées moins claires, on a du poussé pas loin de 20 sur le dernier (au moins 15, je ne sais plus). Ça ne ressemblait vraiment à rien d'autre. Ni de ce que j'avais gouté avant, ni des autres thés de la soirée. Je sais pas si c'est le meilleurs, le mieux, le plus fin, le plus intense. C'est pas la question. Je l'ai bu, c'est hyper-impressionnant, hors du commun et surtout je m'en rappelle, il est bien ancré celui-là !
*Mon vocabulaire sur les notes des pu'erh est une offense à l'art de la dégustation, mais grâce à mon rien à branler nature©, j'n'en ai r'in n'a branler.
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- Gourou
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Re: Rencontres autour du thé puerh 2014!
Alors, heureuse ?
En fait j'avais peur de passer à côté de cette dégustation. De ressortir avec mon badge de happy few «j'en ai bu LOL», mais au fond de moi avoir honte de n'avoir rien ressenti de particulier, parce que je suis un béotien. Je fais parti des happy few, encore plus que je ne l'imaginais, mais je aussi comblé.
J'ai adoré tous les thés, déjà c'est pas mal. J'ai découvert pleins de sensations, de goûts, d'histoire autours de ces thés. Ce qui est top c'est qu'Olivier nous a tout de suite aiguillé sur une approche assez culturelle et historique qui convenait très bien à ces thés, sans que ça vire au cours magistral. J'ai envie d'en savoir plus sur ces thés faits pour vieillir, sur ces assemblages, sur le stockage sec, etc. et j'ai en mémoire des goûts associés à des âges, des pratiques, etc.
Après, idéalement, il nous aurait fallut une journée entière pour chacun de ces thés, à les comparer, laisser reposer, pouvoir plus les pousser aussi. Idéalement, il aurait fallu que j'ai plus d'expérience, et je pense pas que j'ai «vu» les mêmes choses qu'Olivier ce soir. Mais c'était ça ou rien… et c'était déjà très bien.
Mais il y avait aussi des avantages à procéder comme ça. Par exemple sur les fameux effets sur le corps. Je ne conaissais que les DC d'Imen/Tim (les verts de Charlotte sont un peu à part ici) qui ait quelque chose de nettement différent de la caféine+chaleur. Là on eu à la suite trois thés qui ont un fort effet, mais surtout un effet différent : plutôt un qui monte à la tête (genre paumettes et tempes qui gonflent), un très relaxant et le dernier assez calmant aussi, mais sans doute plus énergisant. Sans les goûter à la suite, j'aurais bettement dit «tea-drunk». Là, je me rends bien compte qu'il y a un monde, des variations très intéressantes. Pas étonnant qu'il lie ces thés au taiji en fait. Pas facile non plus pour moi d'apprendre à écouter mon coprs, alors que j'ai passé ma vie à le détruire.
Au fond, tant pis si mon palais coulé à la bétonneuse a souillé ces nobles thés…J'ai bu d'excellents thés, j'ai appris plein de chose, c'est une étape marquante pour moi dans tout ce qui touche au goût, ça a changé la façon dont je vais boire et consommer. Que demander de plus ?
Grand merci à Olivier et Lydia d'avoir organisé ça, à Olivier (de temps à autre épaulé par Olivier de l'heure bleue et Tana de bonjour/bonsoir) pour tout ce que j'ai bu et appris !
En fait j'avais peur de passer à côté de cette dégustation. De ressortir avec mon badge de happy few «j'en ai bu LOL», mais au fond de moi avoir honte de n'avoir rien ressenti de particulier, parce que je suis un béotien. Je fais parti des happy few, encore plus que je ne l'imaginais, mais je aussi comblé.
J'ai adoré tous les thés, déjà c'est pas mal. J'ai découvert pleins de sensations, de goûts, d'histoire autours de ces thés. Ce qui est top c'est qu'Olivier nous a tout de suite aiguillé sur une approche assez culturelle et historique qui convenait très bien à ces thés, sans que ça vire au cours magistral. J'ai envie d'en savoir plus sur ces thés faits pour vieillir, sur ces assemblages, sur le stockage sec, etc. et j'ai en mémoire des goûts associés à des âges, des pratiques, etc.
Après, idéalement, il nous aurait fallut une journée entière pour chacun de ces thés, à les comparer, laisser reposer, pouvoir plus les pousser aussi. Idéalement, il aurait fallu que j'ai plus d'expérience, et je pense pas que j'ai «vu» les mêmes choses qu'Olivier ce soir. Mais c'était ça ou rien… et c'était déjà très bien.
Mais il y avait aussi des avantages à procéder comme ça. Par exemple sur les fameux effets sur le corps. Je ne conaissais que les DC d'Imen/Tim (les verts de Charlotte sont un peu à part ici) qui ait quelque chose de nettement différent de la caféine+chaleur. Là on eu à la suite trois thés qui ont un fort effet, mais surtout un effet différent : plutôt un qui monte à la tête (genre paumettes et tempes qui gonflent), un très relaxant et le dernier assez calmant aussi, mais sans doute plus énergisant. Sans les goûter à la suite, j'aurais bettement dit «tea-drunk». Là, je me rends bien compte qu'il y a un monde, des variations très intéressantes. Pas étonnant qu'il lie ces thés au taiji en fait. Pas facile non plus pour moi d'apprendre à écouter mon coprs, alors que j'ai passé ma vie à le détruire.
Au fond, tant pis si mon palais coulé à la bétonneuse a souillé ces nobles thés…J'ai bu d'excellents thés, j'ai appris plein de chose, c'est une étape marquante pour moi dans tout ce qui touche au goût, ça a changé la façon dont je vais boire et consommer. Que demander de plus ?
Grand merci à Olivier et Lydia d'avoir organisé ça, à Olivier (de temps à autre épaulé par Olivier de l'heure bleue et Tana de bonjour/bonsoir) pour tout ce que j'ai bu et appris !